D’un côté de la Marne les forêts sont denses, de l’autre les vignes recouvrent les coteaux. La Champagne commence là. Le domaine s’étend sur 6,80 hectares, 3,5 sont plantés en Pinot Meunier, 2 en Pinot Noir et 1,3 en Chardonnay. Les vignes sont en moyenne âgées de 40 ans moyenne et elles puisent leur vitalité de leurs sols argileux, limoneux et crayeux. Dans la mosaïque de vignes qui entourent le domaine, les vignes de Jérôme se distinguent par leur couleur vert tendre, leur port majestueux, et leur sol vivant. Loin des champagnes formatés et standardisés des grandes maisons, Jérôme nous propose de véritables vins de terroirs, fins, équilibrés francs et authentiques
Né en 1977, Jérôme est la quatrième génération de vignerons du côté de son père. Et comme la tradition est dans son sang, il a ressenti la nécessité de la dépasser. Ses origines maternelles espagnoles l’ont poussé à s’engager sur un chemin différent de celui de ses collègues. Sa femme Charlotte, a rejoint le domaine en 2016, et joue aujourd’hui un rôle important, en travaillant et supervisant le domaine et aidant au développement qualitatif des Champagnes
Pas de pesticides, pas d’engrais chimiques, pas de manipulation technologique, les vins de Jérôme et Charlotte ne sont pas seulement soignés, ils sont chouchoutés et aimés. Le domaine est certifié en viticulture bio et biodynamique depuis 2014 - l’idée étant notamment d’utiliser les éléments que la nature fournit et de les combiner au savoir-faire humain. Les préparations biodynamiques 500P (2 fois par an) et 501 (3 à 4 fois par an) sont combinées à de faibles doses de cuivre et de soufre, des décoctions de prêle, des tisanes d’ortie, d’osier, de reine des prés, de camomille, d’achillée millefeuille… Des engrais verts sont semés un rang sur deux, et un projet d’agro-foresterie a été engagé en 2019 (plantation de 50 arbres dans une parcelle de 45 ares)
La plupart des travaux se font manuellement, pied après pied, pour apporter le maximum d’attention aux vignes, ce qui explique que le domaine emploie à l’année quasiment une personne par hectare
Les vendanges sont manuelles et la plupart des vendangeurs sont des habitués connaissant le terroir et l’état d’esprit du domaine. Les grappes sont récoltées à maturités et triées de façon à ne rentrer des raisins qu’en parfait état sanitaire
L’amour porté au travail de la vigne est identique que celui prodigué au chai. Le pressurage est particulièrement soigné grâce à un pressoir traditionnel plus respectueux de la matière et en effectuant des retrousses manuelles. Chaque cépage et chaque parcelle est pressé séparément. 2 gr/Hl de soufre sont ajoutés à l’écoulage et c’est tout !
Les jus reposent une dizaine d’heures avant d’être soutirés et mis à fermenter sur leurs levures indigènes. La fermentation malolactique s’enchaîne ensuite spontanément. Jérôme et Charlotte aiment à expérimenter différents types de contenants lors de la vinification : cuves inox, fûts, demi-muids, foudres, œufs et jarres en grès, amphores. Les vins sont laissés sur lies jusqu’au printemps sans collage, ni filtration, afin de laisser le vin s’exprimer librement
Alexandre Durand est fils de vignerons bergeracois, mais c’est autour de Faugères qu’il décide, en 2018, de poser ses valises et de s’installer en créant, dans le cœur de l’appellation Faugères, son domaine. Il le nomme Pèira Levada, « les pierres levées en occitan », en référence aux menhirs de marbre que l’on trouve au détour de certaines de ses parcelles
En effet, après avoir dû renoncer à prendre la succession de son père, Alexandre poursuit sa quête, élaborer des vins naturels d’excellence. De formation universitaires en expériences de terrains, il parcourt les vignobles de France et acquiert de solides compétences
Avec Sybil Baldassarre, sa compagne vigneronne rencontrée lors des vendanges 2010 au Château Tour des Gendres, ils décident de s’installer à Faugères mais chacun de son côté avec son propre domaine. Celui d’Alexandre compte 4,5 hectares, morcelé en dix petites parcelles de vignes tout autour de la commune de Laurens. Du Carignan, de la Syrah, du Grenache, un peu de Cinsault et du Mourvèdre, plantés sur des sols de schistes, marbres et granits
Le vignoble est conduit selon les principes de l’agriculture biologique et biodynamique. Toutes les opérations pratiquées à la vigne privilégient le maintien de la vitalité du sol avec le plus grand respect du Vivant. Les raisins, ramassés manuellement en cagettes, sont éraflés et encuvés par gravité, puis vinifiés avec leur flore indigène, sans qu’aucun intrant œnologique ni sulfite ne soit utilisé. La grande majorité des vins sont mis en bouteille sans sulfite ajouté.
Jeune vigneron de l’appellation Faugères, Alexandre Durand élabore des vins natures, pour que le terroir puisse s’exprimer pleinement et que l’émotion transparaisse. Les vins naturels du Domaine Pèira Levada sont dynamiques, juteux, vivants
Alexis Hudon est Québecois. Sommelier de formation, il a travaillé dans divers restaurants et bistrots au Canada. En 2014, il vient en France pour faire les vendanges chez Julien Guillot (Le Clos des Vignes du Maynes) et Nicolas Reau (Anjou). Il passe ensuite un an à Paris pour travailler dans la restauration. Il rencontre Lise & Bertrand Jousset et passera 3 ans par intermittence chez eux tout en suivant une formation viti-oeno
Par amour, il s’installe à Bourges et créait sa maison de négoce en 2018. Il achète des raisins bio à des amis en Touraine, Saumur et près de Nantes. Il participe aux travaux dans la vigne et aux vendanges. En cave, pas d’intrants mais il s’autorise une dose minime de soufre.
Alexis vient tout juste d’acquérir 6 hectares de vignes pas loin de Bourges entre Pouilly sur Loire et Never, en appellation « Les Côtes de la Charité ». Des vignes de Chardonnay et Pinot Noir sur un sol argilo-calcaire et de marnes blanches. Une nouvelle aventure commence: Le Domaine Montaillant produisant du chardonnay et du pinot noir sur des terroirs argilo-calcaires du Jurassique
Les vignes du domaine Montaillant sont conduites en cultures biologiques avec utilisation de tisane de plantes pour les traitements, tailles en flux de sève, respectueuse de la plante
Ils utilisent le souffre en petite dose sur les moûts avant fermentation pour partir sur des bases saines et éviter les déviances en début de fermentation. Les vins sont ensuite clarifié par des soutirage successif et ne subisse aucune filtration, collage ou d'autre manipulation grossière
Montaillant, blanc à base de Chardonnay, élevé en cuve béton
La Table, Pinot noir, élevé en cuve béton et fût
La Démarrante, pet nat de chardonnay, 12 mois de latte et dégorgé
C'est dans le cadre de ma visite au salon de la Levée de la Loire édition 2022 que j'ai rencontré Philippe Gilbert. Ce personnage m'a tout de suite plu dans sa manière de s'exprimer et de son enthousiasme à propos de ses vignes, ses vins, sa philosophie de vie
C'est au cours de la visite du Salon des vins "La levée de la Loire" édition 2022 à Saumur que j'ai, par recommandation, rencontré Régis Descotes. J'ai tout de suite accroché avec ce personnage haut en couleur et doté d'un verbe élaboré et de magnifiques convictions. J'ai senti derrière cet homme une passion de son métier, de son terroir et de la nature. Un passion et un savoir faire qu'il n'hésite aucunement à partager avec des personnes qu'il ne connaît pas encore...
En 1689 déjà que cette maison, et les ancêtres de Régis vinifiaient ces Vins du Lyonnais ! Dès 1774, les vins Blancs (déjà!) et les vins Rouges du Domaine étaient diffusés à Lyon et ses environs, mais aussi de St-Étienne au Dauphiné.
Au fil des siècles, François OGIER, François CAILLAT, François DESCOTES… ont entretenu et transmis ce patrimoine viticole. Aujourd’hui Régis DESCOTES continue de perpétuer avec passion cette tradition vigneronne.
Au cœur d’un vignoble deux fois millénaire, aux portes de Lyon, que Régis perpétue aujourd’hui une tradition familiale née en 1689 à Millery. De ses ancêtres, il a retrouvé cette volonté de « vivre » son terroir en accompagnant la nature et en élaborant des vins fidèles, reflets de son savoir-faire mais aussi de leur savoir-vivre… Bonne visite à la découverte de leur Coteaux du Lyonnais !
Il y a 20 ans, devenir vigneron, c’était la grande aventure dans laquelle se sont jetés Eric et Laurence Texier. Un rêve pour qui est sans aucun antécédent familial proche de la vigne ou du vin, juste des amateurs de vins passionné. Pas à pas, le domaine a créé pour compter aujourd’hui 12 ha sur l’appellation confidentielle de Brézème dans le Rhône nord et en Ardèche, juste à côté dans la vallée de l’Ouvèze.
Leurs approches et leurs philosophies sont nées de cheminements personnels, de lectures, de rencontres de vignerons emblématiques à travers le monde et d’agriculteurs non conventionnels.
Le domaine est établi sur deux terroirs bien distincts dans le nord de la vallée du Rhône - Brézème dans la Drôme (rive gauche du Rhône) et dans la vallée de l’Ouvèze en Ardèche (rive droite), deux secteurs bien identifiés sur les cartes viticoles du Rhône mais quasi oubliés du fait de leur superficie confidentielle et de leur isolement géographique.
Brézème est un coteau calcaire orienté au sud, dernière arête du Vercors à l'embouchure de la Drôme. La vallée de l'Ouvèze, côté Ardèche, marque la séparation géologique entre le Massif Central et les Cévennes. Le vignoble, orienté au sud, constitue un flanc granitique avec à sa surface un mélange de schistes et de gneiss et des îlots calcaires.
Ils travaillent en agriculture biologique depuis l’origine et leurs méthodes agricoles sont dirigées vers l’agroécologie (enherbement, non labour, travail manuel...). Des 2 rives du Rhône, les vignes sont âgées de 30 à 90 ans, et de nouvelles plantations entrent doucement en production pour les cépages blancs Roussanne et Clairette.
Leur style de vinification est traditionnel et très minimaliste : levures indigènes, macérations grappes entières, pas de soufre sur vendanges ou sur moûts, élevage en cuves béton ou en foudres pendant 10 à 48 mois selon les cuvées, pas de filtration ni de collage, aucun intrant jusqu’à l’embouteillage. L’utilisation de sulfites à l’embouteillage est possible sans être systématique, toujours au minimum et selon les cuvées, le millésime et le terroir. Environ 20% des vins peuvent être embouteillés sans sulfites sans qu’il s’agisse d’une posture de principe.
Les principales cuvées en rouge et en blanc proviennent des vignobles de Brézème et de la vallée de l’Ouvèze, aujourd’hui exploités par notre fils Martin qui s’est installé à son tour. Nous produisons également quelques cuvées de Côte Rôtie et de Châteauneuf du Pape rouge et blanc en achat de vendanges à des vignerons amis, qui travaillent avec la même philosophie (agriculture paysanne , désherbage mécanique, cuivre et soufre uniquement).
Trouver une cave adaptée à leurs souhaits n’était pas la moindre difficulté. C’est seulement en 2020 que Martin pu entreprendre la construction d’une véritable cave au pied des vignes. Entre-temps, ils ont séparé la cave de vinification située à Brézème et la cave d’élevage à Charnay au nord de Lyon où est la maison familiale. La cave de Charnay, enterrée, datant du XVIème siècle, leur offre un lieu idéal à l’élevage de nos vins en foudres, en demi-muids ou en cuves béton.
Ils mettent tous leurs efforts chaque année à faire des vins qui ressemblent à ce qu’ils sont, portés par le terroir et par le millésime. Encore aujourd’hui, ils sentent qu'ils ont encore beaucoup à comprendre de leurs sols, de leurs vins et de la nature qui les entoure, pour mieux le partager et pour le transmettre. Ils veulent agir pour que la vigne et les vins surmontent les grands changements environnementaux et climatiques, réimplanter des cépages historiques qui peuvent s’adapter, réapprendre les gestes paysans du greffage, du marcottage, aider les sols à nourrir et fortifier les vignes. C’est encore le début d’une histoire.
Foulaquier est un lieu-dit dont le cœur bat entre les murs d’un mas très ancien, posé dans un paysage de garrigue méditerranéenne. Les premières traces de civilisations dateraient de l’an mille. Les archives du domaine, elles, remontent à 1445, témoins précieux d’une histoire écrite par de nombreuses familles, des Brissac aux Condamy, jusqu’aux derniers propriétaires fermiers, André et son père, qui ont exploité les terres jusqu’en 1974
Le vin naît d’abord de la connivence entre un lieu et un homme ou une femme. Pierre fut le premier à rencontrer le Mas Foulaquier, en 1998. Sa profonde passion pour le vin et son intense désir d’exercer un métier artisanal le pousse alors à troquer ses habits d’architecte pour le bleu de chauffe du vigneron. Sa quête du domaine rêvé trouve son épilogue quelque part dans le Languedoc. Pierre trouve son terrain de jeu au pied du Pic Saint-Loup : un mas joliment resté dans son jus, des vignes jeunes mais un terroir superbe !
Blandine arrive quelques années plus tard, en 2003. Fonctionnaire parlementaire à Paris, elle commence à flirter avec le vin dans les dégustations du club œnophile de l’Assemblée Nationale puis décide de l’épouser pour de bon : vendanges à Cairanne, taille dans le Muscadet, écriture d’un livre intitulé « Portraits de Vignerons », BTS viticulture et œnologie de Mâcon, elle dessine un itinéraire buissonnier jusqu’à s’installer en Anjou… avant de rejoindre Pierre au Mas Foulaquier.
Depuis le premier millésime, en 1999, le Mas Foulaquier a évolué de manière considérable et reste plus que jamais en mouvement. Souffler ? Ce serait ignorer les projets qui animent sans cesse Blandine et Pierre.
Au domaine le Verdus, sur les coteaux schisteux et gréseux exposés plein sud, Aline Solignac et Philippe Rousseau produisent des vins blancs, rouges, rosés en AOC Marcillac et vin de Pays de l'Aveyron.
Un domaine à taille humaine où les vignes, en conversion vers l'agriculture biologique, sont travaillées dans le plus grand respect de l'environnement. Vins naturels de cépages locaux.
Toulonnais d'origine, Philippe Rousseau s'est installé comme viticulteur, depuis 2014, sur la propriété familiale de sa compagne, Aline Solignac, une petite fille et fille de vignerons, au domaine Le Verdus, sur les coteaux ensoleillés de Saint-Cyprien-sur-Dourdou. Le jeune couple y produit des vins rouges, blancs et rosés en AOC Marcillac et IGP Vins de l'Aveyron. En complément de l'activité viticole, Aline cultive également des asperges et élève des vaches.
J'ai été très chaleureusement accueilli au cours de ma visite en mai 2021 au domaine Graine Sauvage créé par Sybil Baldassarre. Cette pétillante et truculente vigneronne issue de Lombardie a décidé de voler de ses propres ailes. Après de longues études notamment dans les arômes, dans la recherche et de nombreuses expériences auprès de domaines renommés, elle décide de poser ses valises sur l'appellation Faugères et de créer des vins blancs sur une appellation qui ne produit pratiquement que des vins rouges (97%). Quelle audace!
Après des moments difficiles, en 2018 chacun trouve ses vignes. Alexandre pour produire des vins rouges, Sybil, pour des vins blancsElle baptise son domaine "La Graine Sauvage" et elle trouve un terrain d'un seul tenant à 450m d'altitude noyé dans la garrigue dotée d'une végétation diversifiée. Cette vigne est en fait un mirador car elle offre une vue magnifique sur la plaine et une bonne partie de l'appellation Faugères, et, par beau temps, même jusqu'à la mer Méditerranée. Elle mène son domaine en agroforesterie avec un enherbement spontané. C'est une amoureuse des sols et de la nature. Elle revendique que le vin se fait d'abord dans les vignesLe sol composé de schistes très anciens de l'ère primaire fortement fissurés verticalement offrent un potentiel énorme garantissant à la vigne un profond enracinement des racines. Les cépages blanc sont pour le grenache blanc (1ha), pour le vermentino (0,5ha), pour la roussanne (0,5ha) et 0,5 ha pour la marsanneElle a en outre, à côté de sa vigne, une parcelle en friche qu'elle aimerait travailler et planter des cépages anciens (tels que le terret, le picpoul, le carignan blanc, le servant, le petit manseng...) comme un conservatoire de vignesLe terroir exerce ici une forte empreinte sur les vins avec un côté fumé voire hydrocarbure avec de très belles aromatiques floralesL'enherbement est total et elle ne laboure pas. Tout le travail à la vigne privilégie la vitalité du sol et des équilibres encore présents, en utilisant uniquement des substances d'origine minérale ou végétale pour la protéger et du fumier animal pour la nourrir. Les vignes sont plantées en cordons mais elle aimerait dans le futur les planter en gobelets. Étant une amoureuse de la nature, elle a commencé à travailler son domaine en biodynamie et a demandé l'accréditation ABSybil est très exigeante quant à la parfaite maturité des raisins. Elle garde ses jus sur lies totales longtemps puis un an en cuve. Les ML sont faites. Les vins ne sont ni sulfités, ni filtrésElle produit aussi 3 micro-cuvée sur base de grenache blanc, une autre sur du vermentino et la dernière sur un assemblage de marsanne-roussanne. Sybil adore essayer , expérimenter et ce qu'elle recherche avant tout c'est la fraîcheur, la finesse, la minéralité et une grande sapidité. C'est chose faite! Bravo Sybil